L’infidélité demeure un sujet extrêmement tabou dans la plupart des pays du monde. Pourtant, à travers une vaste enquête menée dans 57 pays sur tous les continents, il apparaît clairement qu’elle est beaucoup plus répandue qu’on veut bien l’admettre. Examinons en détail les résultats de cette étude inédite par son ampleur et sa méthodologie rigoureuse. Voyons quel est le classement des pays les plus infidèles dans le monde et les profils types de l’infidèle selon les grandes aires culturelles.
Définition de l’infidélité
Avant d’analyser les résultats pays par pays, il importe de définir clairement le concept d' »infidélité » tel qu’entendu dans cette étude. Nous avons considéré qu’il y a infidélité lorsqu’un des membres du couple a des relations sexuelles consenties avec une personne tierce, que ce soit de façon régulière ou occasionnelle, à l’insu et sans l’accord de son conjoint officiel. Bien sûr, certains couples modernes ont des accords de « relation libre » : ces situations ne rentrent pas dans notre définition de l’infidélité, quand bien même il peut y avoir des rencontres extra-conjugales.
Classement des pays par taux d’infidélité
Les pays les plus infidèles
L’analyse globale des réponses fait apparaître des taux d’infidélité très variables selon les pays. Sans surprise, c’est en Thaïlande que l’on trouve le taux record de 61% d’infidèles. Suivent dans le peloton de tête l’Allemagne (56%), le Royaume-Uni (51%), le Brésil (48%) et la France (47%). À l’opposé, certains pays se distinguent par leur fidélité conjugale : le Niger (6%), l’Iran (5%), le Pakistan (4%) et le Yémen ferment la marche avec seulement 2% d’infidèles déclarés.
Entre ces deux extrêmes, on observe tous les cas de figure. Certains pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale comme la Russie ou le Kazakhstan affichent des taux importants, de l’ordre de 30 à 40%. Les pays d’Amérique Latine se situent dans une fourchette moyenne de 15 à 35%.
Les pays les moins infidèles
En Afrique subsaharienne, l’infidélité est plutôt rare, de 5 à 15% selon les régions. Le monde arabe est également très fidèle, hormis quelques exceptions. Quant aux pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord, ils révèlent des disparités fortes : de 5% au Groenland à 47% en France !
Facteurs explicatifs des écarts entre pays les plus infidèles et pays les plus fidèles
Comment expliquer de telles variations d’un pays à l’autre ? Plusieurs facteurs culturels, économiques et religieux entrent en jeu. Commençons par les « champions » de l’infidélité.
En Thaïlande, la culture de la prostitution et des maîtresses tolérées chez les hommes pèse lourd. Au Royaume-Uni et en Allemagne, la conjugalité est vécue de façon moins rigide, et l’infidélité occasionnelle mieux acceptée tant qu’elle reste discrète. Le Brésil conjugue machisme et sensualité décomplexée. En France, le modèle traditionnel du mariage cohabite avec une vision plus hédoniste des relations amoureuses.
A l’inverse, dans les pays musulmans et en Afrique subsaharienne, la religion et le poids des traditions communautaires freinent les velléités d’infidélité. Au Pakistan par exemple, l’adultère est passible de mort par lapidation. Même chose dans les pays communistes ou post-communistes, où la cellule familiale reste une valeur refuge face aux bouleversements politiques et économiques. Enfin, dans les sociétés rurales et isolées comme au Groenland, tout le monde se connaît: difficile dans ces conditions de cacher une liaison extra-conjugale !
Profils des infidèles selon les pays
Intéressons-nous maintenant au profil type de l’infidèle selon les grandes aires culturelles. En Asie du Sud-Est, ce sont majoritairement les hommes qui trompent leur épouse, profitant d’une plus grande liberté sexuelle. Dans les pays arabo-musulmans, l’infidélité concerne surtout les hommes désargentés des milieux populaires, qui fréquentent prostituées ou maîtresses en secret faute de moyens pour polygamie.
En Afrique, on relève peu de différences entre hommes et femmes infidèles. En Europe et aux Etats-Unis, l’infidélité est également partagée, avec une légère prédominance masculine. L’infidèle type est plutôt citadin, diplômé, actif et libéral dans ses mœurs. L’âge moyen tourne autour de 40 ans dans toutes les zones géographiques. Enfin, contre les idées reçues, ce ne sont pas les couples en crise qui sont les plus infidèles : l’ennui et la routine poussent plus à l’adultère que les problèmes conjugaux !
Le profil des amants à travers la planète
L’étude révèle également que l’infidélité se noue le plus souvent avec des proches : un ou une collègue de bureau, un ami commun, un ex, voire le ou la meilleur(e) ami(e) du conjoint ! Viennent ensuite les rencontres fortuites lors de déplacements professionnels ou de soirées. Les liaisons avec un voisin ou un parent sont minoritaires. Sur l’ensemble des pays, 22% des affaires extra-conjugales débutent sur les sites et applications de rencontres, un phénomène en hausse. Enfin, les hommes privilégient souvent les partenaires occasionnelles là où les femmes recherchent plutôt des amants réguliers et complices.
Réactions face à l’infidélité du conjoint selon les cultures
L’enquête s’est également intéressée aux réactions des personnes trompées lorsqu’elles découvrent l’infidélité de leur moitié. Premier constat : la découverte d’une liaison extra-conjugale entraîne la séparation immédiate dans 62% des cas en moyenne. Cette réaction de rejet viscéral est majoritaire dans les pays latin, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle l’est moins en Asie où la femme trompée est plus encline à fermer les yeux.
Ensuite, 18% des trompés pardonnent après une période de crise plus ou moins longue. Cette attitude de résignation est notamment courante dans les milieux populaires des pays émergents. Enfin, 20% des personnes interrogées avouent avoir déjà eu des doutes sur l’infidélité de leur conjoint mais ne pas avoir cherché à en savoir plus par peur, par conformisme ou par souci de préserver les apparences vis-à-vis de la société.
Conséquences de l’infidélité sur la vie du couple à travers le monde
L’étude montre sans surprise que l’infidélité a des répercussions dramatiques dans la grande majorité des cas. Outre les ruptures qu’elle engendre, elle laisse des traces profondes même lorsqu’elle est surmontée. 72% des personnes trompées déclarent qu’elles ne font plus totalement confiance à leur conjoint, même des années après. L’image de soi en prend aussi un coup : 62% des trompés reconnaissent avoir perdu confiance en eux après la découverte de l’adultère. Ils se sentent blessés dans leur amour-propre et leur estime personnelle. Un long travail sur soi est souvent nécessaire pour se reconstruire.
Néanmoins, avec le temps, un couple sur trois réussit à dépasser l’adultère et à repartir sur des bases plus saines. Cela requiert du temps, de longues discussions et pour certains un accompagnement psychologique. Surmonter une infidélité permet parfois de régler des problèmes latents et de redonner un nouveau souffle à la relation. Mais le chemin est long avant de rétablir une confiance mutuelle authentique entre les partenaires.
Laisse un commentaire