La peur d’être trompé(e) est un sentiment que de nombreuses personnes ressentent à un moment ou à un autre au sein de leur relation de couple. Même lorsque tout se passe pour le mieux, il est fréquent de ressentir une petite pointe d’inquiétude. « Vais-je me faire tromper ? », « Suis-je assez bien pour lui/elle ? ».
Cette peur peut prendre diverses formes, allant de la simple inquiétude passagère à la véritable obsession envahissante. Dans certains cas, elle peut devenir l’un des symptômes d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) centré sur la jalousie et l’infidélité.
Dans cet article, nous allons explorer les différentes facettes de cette peur qui ronge tant de couples. Nous verrons comment la distinguer d’une saine inquiétude, quel est son mécanisme sous-jacent lorsqu’elle prend la forme d’une obsession, et surtout, quelles sont les solutions existantes.
La peur « normale » d’être trompé(e)
Tout d’abord, il est important de comprendre que la peur d’être trompé(e) est avant tout un sentiment universel. Lorsque vécue avec une intensité modérée, elle peut être considérée comme tout à fait normale surtout à l’épode des sites de rencontre adultères.
Une réaction émotionnelle compréhensible
Lorsqu’on a déjà fait l’expérience douloureuse de l’infidélité, il est normal de ressentir une certaine méfiance ou inquiétude vis-à-vis de la fidélité de son/sa partenaire.
Notre cerveau interprète cela comme un mécanisme de défense destiné à nous protéger. C’est une sorte « d’alarme interne » qui nous rappelle, parfois de manière trop insistante, de rester vigilant.
Des caractéristiques qui permettent de la distinguer
Bien qu’elle puisse générer de l’inconfort, cette peur « normale » d’être trompé(e) présente tout de même certaines caractéristiques :
- Son intensité a tendance à diminuer avec le temps
- Elle n’envahit pas chaque aspect de la vie quotidienne
- Elle ne s’accompagne pas ou très peu de comportements de vérification (contrôle du téléphone, filature…)
- Elle ne nécessite généralement pas de traitement particulier
Quand la peur d’être trompé(e) n’a plus rien de « normal »
Lorsque cette peur outrepasse les limites de la « normalité », elle peut alors devenir le symptôme d’un véritable trouble psychologique : le trouble obsessionnel compulsif ou TOC.
Une obsession qui hante l’esprit
La personne souffrant de TOC va développer une obsession, c’est-à-dire une pensée intrusive qui revient constamment la hanter contre sa volonté.
Cette obsession va littéralement « parasiter » son esprit, envahissant chaque aspect de sa vie. Impossible de s’en défaire, elle est source d’une détresse psychologique intense.
L’obsession alimente la compulsion
Face à cette pensée obsédante, la personne va mettre en place ce que l’on appelle des compulsions. Il s’agit de comportements répétitifs visant à neutraliser temporairement l’anxiété générée par l’obsession.
Dans le cas de la peur d’être trompé, ces compulsions peuvent prendre la forme d’une surveillance accrue du partenaire, d’un contrôle permanent de son téléphone portable ou de ses comptes sur les réseaux sociaux.
Le problème, c’est que ces compulsions ne font qu’alimenter l’obsession à long terme plutôt que de l’apaiser durablement.
Un cercle vicieux qui s’auto-entretient
C’est là tout le paradoxe de ce trouble : l’obsession entretient la compulsion, qui elle-même renforce l’obsession. Un cercle vicieux infernal se met en place, envahissant progressivement le quotidien.
On estime que 2 à 3 % de la population serait atteinte de TOC à divers degrés. Lorsqu’il n’est pas pris en charge, ce trouble peut littéralement gâcher l’existence et détruire les relations sociales ou amoureuses.
Comment traiter efficacement cette obsession?
La bonne nouvelle avec le TOC, c’est qu’il existe des solutions. En comprenant les mécanismes de ce trouble, il est possible de le vaincre en suivant une thérapie adaptée.
La thérapie cognitivo-comportementale
La première ligne de traitement reconnue pour lutter contre les TOC est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Plus précisément, une forme de TCC appelée « thérapie d’exposition avec prévention de la réponse ».
Cette thérapie permet tout d’abord d’identifier les schémas de pensées obsessives qui parasitent l’esprit. Puis, grâce à des exercices d’exposition, le patient va apprendre à ressentir l’anxiété générée par ces pensées sans pour autant mettre en place ses rituels compulsifs habituels.
En s’exposant ainsi de manière répétée à ses obsessions sans céder à ses compulsions, le patient finit par comprendre que l’anxiété diminue naturellement avec le temps, sans avoir besoin de mettre en place ses rituels.
C’est ce que l’on appelle l’habituation. Au fil des séances, le cerveau comprend qu’il n’a plus besoin de déclencher une alerte d’anxiété face à ces pensées obsédantes. Le cycle infernal obsession-compulsion se brise alors.
Les autres options thérapeutiques
Bien que la TCC soit généralement la pierre angulaire du traitement, d’autres options peuvent compléter son action :
- Certains antidépresseurs ISRS peuvent être prescrits pour soulager les symptômes.
- La méditation de pleine conscience aide à mieux gérer les pics d’anxiété.
- Le soutien social et familial est capital pour ne pas se sentir seul face à la maladie.
Reprendre le contrôle de sa vie… et de son couple !
En démystifiant et traitant ce trouble obsessionnel compulsif, la personne retrouve non seulement une qualité de vie, mais aussi une relation de couple épanouie.
Une fois le cycle infernal brisé, la confiance peut à nouveau s’installer. La personne n’a plus besoin de tout contrôler et peut profité du moment présent avec son/sa partenaire.
C’est également l’occasion pour le couple de renforcer ses bases, d’apprendre à mieux communiquer et de raviver la flamme.
Alors si vous vous reconnaissez à travers ces lignes, sachez qu’il existe des solutions. Vous n’êtes pas condamné à subir éternellement cette souffrance. En comprenant les racines de ce trouble obsessionnel, vous ouvrez la porte à une guérison durable.
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